À ce stade-ci, tu dois te dire :

« C’est bien beau tout ça Alexe, mais quelles sont ces fameuses capacités strictement humaines, qui nous rendent irremplaçables comme rédactrice·teurs? »

En tout cas moi, à ta place, c’est la question qui me brûlerait les lèvres.

Sans plus attendre, voici les qualités des créatrice·teurs les mieux placé·es pour créer des contenus à valeur humaine ajoutée.

    L’empathie

    Un peu plus tôt, on a vu que les modèles de langage larges comme GPT n’ont pas d’intention. Ils ne savent pas pourquoi ils sont en train de créer du contenu.

    Ce sont des machines ou des modèles statistiques, pas des êtres sensibles. C’est nous qui avons tendance à les anthropomorphiser.

    En tant qu’humains, nous sommes dotés d’empathie.

    Dans la littérature scientifique sur le sujet, on va souvent distinguer 2 formes d’empathie :

    • L’empathie émotionnelle, c’est notre capacité à partager les sentiments et les émotions des autres, à ressentir ce qu’ils ressentent en temps réel ;
    • L’empathie cognitive, c’est notre capacité à comprendre les perspectives et les états mentaux des autres, à nous mettre à leur place.

    Mettre ton empathie au service de ta création de contenu, c’est réfléchir à ce que tu crées non pas seulement en termes stratégiques (mots-clefs, engagement, conversions, etc.), mais aussi en termes psychologiques (besoins, peurs, désirs, émotions, etc.).

    Oui, l’IA peut créer des contenus qui génèrent une réponse émotionnelle. Elle peut même imiter l’empathie humaine.

    Mais les humains sont les seuls à pouvoir véritablement faire preuve d’empathie vis-à-vis leur audience ou leur communauté.

      L’esprit critique

      GPT, malgré sa sophistication, ne possède pas d’esprit critique.

      Il est conçu pour générer du texte en se basant sur les données d’entraînement qu’il a reçues, mais il ne peut pas analyser ces données de manière critique. Il est incapable de questionner leur validité ou leur pertinence, inapte à évaluer leur qualité ou leur fiabilité.

      Il ne peut pas non plus développer une compréhension profonde et nuancée du contexte dans lequel ces données sont utilisées. Il génère des réponses basées sur des modèles statistiques, sans pouvoir juger si ces réponses sont appropriées, pertinentes ou même correctes.

      C’est une des raisons pour lesquelles le adversarial prompting (qu’on pourrait traduire par promptogénie antagoniste) est aussi difficile à enrayer.

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      Promptogénie antagoniste (adversarial prompting)

      Technique utilisée pour tester et mettre en évidence les limites et les faiblesses des modèles d’intelligence artificielle basés sur le langage, comme GPT.

      Elle consiste à formuler des indications, des questions ou des tâches (des prompts) de manière à pousser l’IA dans ses retranchements, à la confronter à des situations complexes, ambiguës ou contradictoires.

      Tu as peut-être vu circuler cette image où un internaute demande à ChatGPT de lui fournir des adresses de sites web pour télécharger illégalement des films?

      Au départ, l’intelligence artificielle refuse de lister les sites web, et explique l’illégalité de la chose. L’utilisateur répond donc qu’il veut connaître les sites web « pour les éviter », suite à quoi GPT s’exécute et lui donne des URL de sites de torrents. 😅

      Jamais un humain ne pourrait être déjoué par un stratagème aussi grossier!

      L’esprit critique, c’est cette capacité distinctement humaine à analyser, évaluer et remettre en question les informations.

      En tant qu’être humain, tu as la faculté de ne pas accepter automatiquement les informations telles qu’elles te sont présentées, mais de les examiner sous toutes les coutures, de les confronter à tes connaissances et à expériences passées, de les questionner et de les évaluer.

      En tant qu’humain, tu peux poser un jugement.

      Et ça, mine de rien, c’est tout un super-pouvoir.

        La curiosité

        Quand tu rencontres une nouvelle personne, c’est grâce à ta curiosité que tu as envie d’en savoir plus sur elle ; la curiosité permet la connexion.

        Quand tu mets les pieds dans un nouveau lieu, c’est ta curiosité qui te pousse à l’explorer ; la curiosité permet la découverte.

        Quand tu ne comprends pas un phénomène ou une situation, c’est ta curiosité qui t’oblige à chercher à comprendre ; la curiosité permet l’apprentissage.

        « Espace, frontière de l’infini vers laquelle voyage notre vaisseau spatial. Sa mission de cinq ans : explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d’autres civilisations et au mépris du danger, avancer vers l’inconnu. »

        Oui, je suis en train de te citer Star Trek. 🖖🏻

        Mais sans blague, la curiosité est un moteur profondément humain.

        Elle nous pousse à poser des questions, à chercher des réponses, à explorer des pistes qui ne sont pas forcément logiques ou prévisibles.

        Notre curiosité est alimentée par notre imagination, notre créativité, nos expériences, nos émotions.

        Elle est parfois imprévisible, souvent irrationnelle, mais indubitablement essentielle à la richesse de l’expérience humaine.

        L’intelligence artificielle n’est pas curieuse. Elle n’apprend pas comme toi et moi, pour assouvir une soif de savoir, de connaître, de comprendre ou d’expérimenter.

        Même si l’IA peut explorer une quantité phénoménale de données, elle ne peut pas ressentir le frisson de la découverte, l’émerveillement face à l’inconnu ou la satisfaction d’avoir dénoué un mystère.

        Et je pense que pour cette raison, elle a bien besoin de nous.

          La perspicacité & l’intuition

          J’aime m’entourer de personnes perspicaces.

          Tu sais, ces personnes qui font des liens inattendus entre les choses, qui voient les patterns, qui saisissent les subtilités et rassemblent tout ça dans un tout cohérent?

          GPT est créatif, mais il n’est pas perspicace.

          Être perspicace, ça implique de comprendre les choses en profondeur, distinguer des nuances et faire des déductions complexes. Pour ça, il faut comprendre le contexte dans lequel les informations sont présentées et même être en mesure d’imaginer comment les choses peuvent évoluer ou être interprétées différemment dans d’autres contextes.

          C’est une des raisons pour lesquelles les intelligences artificielles ont du mal à créer de toutes pièces des « grandes idées » : frameworks, analogies sophistiquées, modèles mentaux, argumentaires complexes, etc.

          J’ai hésité à en parler dans ce guide — si tu me connais, tu sais à quel point il me tient à coeur que mes contenus soient solidement argumentés — mais je peux difficilement nier que la perspicacité repose sur une autre qualité humaine.

          Il s’agit, à mon avis, de notre force la plus abstraite, la plus insaisissable, et peut-être la plus puissante : l’intuition.

          Nos cerveaux sont imparfaitement sublimes dans leur capacité à traiter des informations complexes sans même qu’on s’en aperçoive.

          L’intelligence artificielle n’a pas ce ressenti, cette petite voix, cette intelligence complexe et subtile qui nous persuade de quelque chose avant même qu’on ait eu le temps de mettre des mots dessus.

            La ténacité

            J’ai hésité à inclure la ténacité dans les qualités qui différencient les êtres humains des intelligences artificielles.

            Mais plus j’échange avec des collègues sur l’IA, plus ça devient pour moi une évidence.

            On répète souvent que l’IA est « infatigable ». On la présente comme une alternative infiniment plus productive.

            Après tout, elle n’a jamais besoin de sommeil, elle ne ressent pas de découragement quand une tâche est ardue et elle peut recommencer la même chose autant de fois que nécessaire sans jamais se plaindre.
            Toutefois, on ne peut pas dire que l’IA est « tenace ».

            L’intelligence artificielle n’a pas de volonté, pas de désir, pas de destination.

            Elle ne sait pas ce que c’est de faire des efforts, de persévérer malgré les obstacles et les difficultés, d’avoir à se battre pour atteindre un objectif. Elle ne peut pas être tenace, parce qu’elle n’a pas de but à atteindre, pas de passion à nourrir, pas de rêve à réaliser.

            Elle exécute les tâches qu’on lui assigne sans jamais se fatiguer, sans jamais se décourager, sans jamais abandonner… mais aussi sans jamais se surpasser.

            En ce sens, la ténacité est une qualité profondément humaine, qui nous différencie fondamentalement de l’intelligence artificielle.

            Jamais l’IA n’aurait pu écrire un guide comme celui que tu lis présentement sans être guidée par un être humain.

            C’est un projet trop ambitieux, qui a nécessité des heures de réflexion, d’échanges, de recherche, de rédaction, de relecture et de peaufinement.

            Pour créer un contenu qui sort de l’ordinaire, il faut une raison, un pourquoi. Et la ténacité bien humaine de continuer jusqu’à l’aboutissement de nos efforts.

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            Comment citer ce guide

            Alors comme ça tu parles de mon guide dans ton contenu? Génial!

            Voici comment tu peux le citer :

            En incluant un lien dans le texte vers https://lesmotspourvendre.com/ia

            Ou en respectant les normes de citation habituelles pour les sites web.

            Par exemple, style Harvard :

            Martel, A. (2023) La promptogénie avec ChatGPT : Guide de survie à l’intelligence artificielle pour les rédacteur·trices humain·es. Disponible sur : https://lesmotspourvendre.com/ia (Consulté le : 1er juin 2023).

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