Partie I

S’adapter ou disparaître : L’impact de l’IA sur le monde de la rédaction

Au moment où j’écris ces lignes, chaque jour, 25 millions de personnes utilisent ChatGPT. 

Seulement 5 jours après sa sortie, le logiciel avait déjà dépassé un million d’utilisateurs à travers le monde. En fait, jamais un outil technologique n’a été adopté aussi rapidement.

Bien sûr, cette progression fulgurante n’a pas été accueillie joyeusement par tout le monde.

Depuis la sortie de ChatGPT — l’interface qui a permis au « grand public » d’interagir avec l’IA — les sorties médiatiques de personnalités publiques (chercheuse·eurs, politicien·nes, célébrités, entrepreneuse·eurs et plus encore) qui appellent à la prudence se multiplient.

Elon Musk, entre autres, est signataire d’une pétition qui demande une pause dans la recherche en intelligence artificielle. Un des pères fondateurs de l’IA, Geoffrey Hinton, a quitté son poste chez Google pour pouvoir émettre des critiques plus librement.Plus près de chez moi, au Québec, Yoshua Bengio (un chercheur en intelligence artificielle et un pionnier de l’apprentissage profond) et Catherine Régis (qui est professeure à la Faculté de droit de l’Université de Montréal) ont signé une lettre ouverte qui dénonce « l’urgence d’agir » en matière d’intelligence artificielle.

Et pendant ce temps, dans mon univers peuplé de créatrice·teurs de contenu, de rédacteur·trices et d’entrepreneur·ses, il ne se passe pas grand-chose.

Honnêtement, ce silence quasi généralisé commence à m’inquiéter.
Même des mois après la sortie de ChatGPT, la plupart des rédactrices·teurs qui m’entourent n’ont pas encore touché à l’intelligence artificielle.

J’aimerais te dire que c’est un retard purement contextuel et géographique, causé par le peu de ressources sur le sujet disponibles en français… mais j’observe le même phénomène chez mes collègues copywriters anglophones ; la plupart n’ont pas encore expérimenté avec ChatGPT.

D’ailleurs, les données me donnent raison! Une étude du Pew Research Center menée aux États-Unis montre que seulement 14% des adultes ont essayé ChatGPT au moins une fois.

Mais attends ce n’est pas tout, parmi tous ces humains, moins de 2% ont utilisé ChatGPT dans le cadre de leur travail.

Bref, même si tout le monde parle de l’intelligence artificielle, peu de gens l’utilisent réellement, surtout dans un contexte de travail.

Je vais être honnête avec toi, cette réticence face à l’IA dans mon milieu me laisse perplexe. Est-ce de la peur? Du déni? Un manque d’intérêt?

Pendant que mes collègues s’entêtent à rédiger comme ils l’ont toujours fait, les modèles de langage larges comme GPT, eux, continuent de se raffiner, de s’améliorer et de générer des textes toujours plus cohérents et originaux.

Pendant que mes collègues tapotent au clavier, un mot à la fois, des entreprises commencent déjà à couper dans leur budget de rédaction, un prompt à la fois.

Bref, pendant que mes collègues font comme si de rien n’était, le monde de la rédaction se transforme, et des entreprises réalisent que oui, c’est possible de remplacer un·e rédacteur·trice humain·e par une intelligence artificielle.

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