facebook pixel

Personne ne veut lire ton maudit ebook (3/5)

par Alexe Martel
Temps de lecture : 4 minutes

Partie 3 : La chute de l’egopreneur

ATTENTION

Si tu n’as pas lu les 2 première parties de cet article, je t’invite à le faire. Pour comprendre qui sont les egopreneurs et ce qui va causer leur chute, tu dois connaître leur pire cauchemar…

Partie 1 : Le marketing egocentrique

Partie 2 : Le détecteur de bullshit

Tout le monde connaît la recette :

PUBLICITÉ ➡ AIMANT À CLIENTS ➡ COURRIELS ➡ PAGE DE VENTE ➡ $$$

Jusqu’au milieu des années 2010, cette recette était quasi magique. Il suffisait d’écrire un ebook et de dépenser quelques centaines de dollars en publicité Facebook pour faire de l’argent sur le web. No kidding.

Tu auras remarqué que j’écris au passé…

C’est parce que la recette ne fonctionne plus comme avant.

Au Québec et en France, ce n’est pas encore la panique, mais ça s’en vient. Sur le marché américain, on sent bien la nervosité des egopreneurs. Chaque trimestre est plus difficile que le précédent : 

  • Dépenses publicitaires plus élevées pour moins de résultats 
  • Taux de conversions en chute libre
  • Augmentation drastique des réactions et commentaires négatifs

Qu’est-ce qui explique ce déclin?

Je pourrais jeter toute la faute sur un seul élément, mais ce serait malhonnête intellectuellement. C’est un ensemble de facteurs, dont voici, selon moi, les 2 plus importants :

1. La compétition de plus en plus féroce

En 2012, n’importe qui pouvait insérer de l’argent dans la machine et retirer encore plus d’argent. La publicité AdWords et Facebook étaient de véritables vaches à lait. C’est ce que mon ami Charles, le fondateur de l’Agence Antilope, appelle « l’âge d’or de la publicité Facebook ».

« Faire de la publicité en ligne, c’est super facile. Pas besoin d’équipe pour faire ça. Tout ce qu’il te faut, c’est une image correcte, un texte pas pire, et 5$ par jour. »

— Tout le monde en 2012
(Selon mon ami Charles qui est très drôle en plus d’être ultra compétent)

C’est à ce moment-là que les gourous des egopreneurs ont fait leur fortune à coups d’acquisition de trafic, d’aimants à clients et de funnels.

Et c’est tant mieux pour eux! Je les félicite d’avoir profité de l’opportunité. Le hic, c’est qu’ils n’ont pas changé de cassette. Ils enseignent encore les mêmes vieilles tactiques usées…

Mais le paysage de la publicité sur le web, lui, a changé.

En 2016, 4 millions d’entreprises utilisaient la pub Facebook à travers le monde. Au dernier trimestre de 2019, ce nombre avait bondit à plus de 6 millions.

Un nombre vertigineux d’entreprises se partage le même gâteau : pas étonnant que les parts soient de plus en plus petites. Dans ce contexte, des publicités qui performaient très bien il y a quelques années deviennent des trous noirs à cash.

Jeter son argent par les fenêtres avec des publicités qui ne fonctionnent pas n’a jamais été plus facile…

2. Les consommateurs de plus en plus sceptiques

3 mots : détecteur de bullshit.

On l’a bien vu précédemment, il est de plus en plus sensible. Les gens ont associé certaines tactiques à des émotions négatives comme la déception, la honte ou même la culpabilité.

Quand ils voient les mots « ebook gratuit » ou « webinaire », ils ne se disent pas « oh wow, quelqu’un veut m’offrir du contenu gratuitement, quelle bonté ! » 😍

Ils se disent : « bon, encore un qui va essayer de me vendre son truc à 2000$. » 😒

Alors ouais, les taux de conversions baissent et les coûts publicitaires augmentent… et ça va ne va pas aller en s’améliorant.

Devant ces résultats de plus en plus décevants, que font les egopreneurs? 

Ils font exactement commes les scénaristes désespérés devant les baisses de cotes d’écoute… ils sautent le requin :

  • Ils envoient plus de courriels. 
  • Ils créent l’urgence même quand elle n’existe pas. 
  • Ils font des promesses exagérées ou carrément farfelues.
  • Etcetera.
Egopreneur sautant le requin. (En fait, c’est Fonzie dans Happy Days qui saute par-dessus un requin en jet-skis.)

La tête bien enfoncée dans le sable, ils se mettent à la recherche de la nouvelle plateforme, du nouvel outil ou de la nouvelle tactique qui va les sauver : une nouvelle « recette », un nouveau « système », les robots Messenger, le marketing par texto, les podcasts, Tik Tok, name it

Quand ils atteignent le fond du puits du désespoir, ils augmentent leurs prix.

C’est le moyen le plus simple de continuer d’obtenir un retour sur investissement quand les coûts publicitaires montent en flèche. J’ai même vu une coach qui proposait à ses clients de créer une offre à 100 000$. 🤯

Est-ce que c’est ça, le futur du marketing?

Toujours être à la recherche du prochain hack, du nouvel outil ou de la nouvelle plateforme qui va nous « sauver » pendant quelques trimestres?

Charger toujours plus cher pour continuer d’être rentable, au risque de rendre nos solutions inaccessibles à la majorité?

Si c’est ça, je change de travail.

Je ne sais pas si tu ressens la même chose, mais moi, je me suis partie en business pour aider. Pour transmettre ma passion, mes idées et mes solutions aux gens qui en ont le plus besoin.

Je suis game de charger le prix juste pour ce que j’ai à offrir (je parle souvent de pricing de valeur, d’ailleurs). Mais y a toujours ben une ost*# de limite!

Pour s’en sortir, il faut contourner le détecteur de bullshit.

En tout cas, c’est ce que j’ai cru au départ.

Je me trompais. J’avais cheminé, mais j’étais encore dans l’ego.

Ceux qui pensent pouvoir « contourner » le détecteur de bullshit réfléchissent encore comme des egopreneurs. 

Ils s’imaginent qu’en trouvant le moyen de surmonter ce nouvel obstacle, ils pourront continuer d’utiliser les mêmes vieilles tactiques dépassées. Ils ont tort. 

J’avais tort.

Le seul vrai moyen d’éviter le détecteur de bullshit, c’est de ne pas l’activer

Comment? En arrêtant de perpétuer les pratiques de marketing toxiques et égocentriques qui lui ont donné naissance au départ et qui, de toute manière, sont en décrépitude croissante. 

Certains entrepreneurs retroussent leurs manches, regardent vers l’horizon et osent faire les choses différemment. 

Ces entrepreneurs participent à créer un marketing nouveau. Un marketing plus respectueux, plus efficace et plus humain.

Ils sont pas parfaits, mais au moins, ils essaient.

Je les appelle les exopreneurs

Leurs façons de faire sont audacieuses, mais efficaces.

Partie 4: L’ascension silencieuse de l’exopreneur

15 Commentaires
  1. Janie

    Je suis vraiment d’accord avec l’osti de limite des prix. Je ne suis pas en affaire pour devenir riche, populaire et que juste le monde riche puissent avoir mes services. Je suis là pour bien vivre, réaliser mes projets (pas des projets de domination mondiale et de luxe à plus finir), des projets honnêtes et qui favorise un développement durable à tous les niveaux, et faire profiter le monde de mon petit qqchose de spécial à moi.

    Réponse
  2. Lorry Marcoux

    Wow merci, ce texte illustre parfaitement mon malaise face à cette situation.

    Réponse
  3. Karine

    Tu es comme une bonne série, j’ai vraiment hâte de lire la suite!

    Réponse
  4. Jacqueline

    Ahahahah J’aime vraiment ta série ! Finalement je peux relaxer ! J’ai hâte à demain pour la suite.

    Réponse
  5. Annie Leblond

    Quelle bouffée de fraîcheur! Depuis que j’ai commencé mon business, j’ai toujours l’impression d’aller à contre-courant. Mais je refuse de prendre le chemin de ces gourous. Et tu viens de me confirmer à quel point j’ai eu raison de résister. Merci pour cette honnêteté. J’ai hâte de lire la suite.

    Réponse
  6. Nathalie Fredette

    J’adore te lire… tu sais comment mettre du suspense.
    Je en train de faire une formation pour devenir Egopreneur…merde… J’ai payé une grosse fortune pour apprendre à faire ça. Je ne suis pas contente
    Moi aussi j’ai hâte de te lire demain afin d’avoir de tes bons conseils pour ne pas être dans ce style de marketing là pour mon entreprise…

    Réponse
  7. Claudie

    Moi aussi, je partage ce désir d’un marketing plus respectueux, plus humain, plus en lien avec les valeurs d’entraide et de bienveillance. Pour moi, un client, c’est avant tout une personne que je désire aider. Pour moi, être entrepreneur, c’est faire des rencontres et c’est grandir comme personne en apprenant des autres. Hâte de lire la suite, je suis tenue en haleine !

    Réponse
  8. Francois-Pierre Thibault

    Wow! Tellement vrai. J’attendais dans mon auto pour en rendez-vous, j’ai lu tous tes textes, je suis arrivé en retard!

    Réponse
  9. Bouchard

    C’est super! J’ai hâte de voir où tu nous amènera pour créer des publicités qui seront regardées!!

    Réponse
  10. Blandine de Maillard

    Tout à fait d’accord avec toi et en plus, tu sais nous tenir en haleine ! Génial 🙂

    Réponse
  11. Charlotte Marcy

    Attendons demain alors…

    Réponse
  12. francois latulippe

    Je seconde! Il y a déjà un bout que mon détecteur à bullshit est dans le rouge avec ces tactiques… lol
    Y’a rien de gratuit dans la vie. Soit donc upfront et avoue-le en partant. La suite? Le marketing authentique… pour vrai. (enfin je l’espère!)

    Réponse
  13. Claudia

    J’ai fini de lire le texte avec la chanson de Gabrielle Destroismaisons en fond sonore. (Merci)
    Bien hâte de lire la suite…!!

    Réponse
  14. Aline

    Tu ne peux t’imaginer à quel point ces textes me font du bien. Ces messages font tellement écho en moi, j’te jure, J’en ai les larmes aux yeux.

    J’ai un excellent détecteur de bullshit, mais comme je me sentais seule à le voir, je me suis mise à douter de moi et croire que c’était moi qui était dans le champs, que c’était la façon de faire, que c’est ce que je devrais faire aussi et ça… ça m’enlevait totalement l’envie de devenir entrepreneure.

    Ce texte vient de faire renaître en moi l’envie de devenir entrepreneur. Méga, giga merci!

    Réponse
  15. Jean-Marc

    J’ai vraiment hâte de voir la suite. Je me sens déjà inspiré.

    Réponse
Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *